Floreffe – Football Féminin – Julie Dufaux

Julie, ses premiers pas en préminimes jusqu’à sa montée en  Première Nationale. 

Je me rends à Buzet où je rencontre Julie Dufaux, née en février 1980, petite-fille de Fernand, une joueuse locale de football qui a presté une partie de sa carrière en division nationale. Elle a de la sorte affronté  des équipes telles que le Standard de Liège , Anderlecht , Lanaken, Alost, Ostende ainsi que d’autres équipes en vue à l’époque. Je lui demande de bien vouloir m’expliquer son parcours dans le domaine du sport.

Vers l’âge de huit ans, pleine de vitalité, Julie aime se dépenser, se défouler.  Elle fréquente les enfants de son âge dont des gamins qui tapent sur un ballon et souvent, l’intègrent dans leurs activités. Julie observe les joueurs de son âge lors d’un entraînement qui se déroulait sur le deuxième terrain du club, au  lieu-dit Marlaires.  Chaussée de baskets, elle y participe et s’en retourne satisfaite. Dans la foulée, on lui achète des chaussures de football, car le samedi suivant elle souhaite disputer un match avec l’équipe des préminimes de Floreffe.

Elle rejoint alors Ludovic Van Muylder, Sébastien Fontaine , Romuald Poisseroux, Clément Vandevorst, Cédric Duquet, Jonathan Sanglier et d’autres garçons de son âge. En 1988, le club aligne deux équipes de débutants (8-10 ans) , une équipe A composée de garçons déjà quelque peu aguerris et une équipe B destinée à familiariser les enfants avec la pratique du football.

Julie en action avec Grégory Georges et Pierrick Demaude en arrière-plan.

Remerciements à Julie DUFAUX, la famille DEMAUDE, Jimmy LORENT et les délégués de l’équipe.

Préminimes B 1988-1989

  1. Pierrick DEMAUDE
  2. Geoffrey NOEL
  3. Jean-Fançois (ou Mathieu) DEMAUDE
  4. Frédéric PANIER
  5. Julie DUFAUX
  6. Romuald POISSEROUX
  7. Alain GEORGES entraineur, facteur, de Malonne
  8. Julien (ou Benjamin) GENOT
  9. Mathieu (ou Jean-François) DEMAUDE
  10. ?
  11. ?
  12. Aymeric BERGER
  13. Grégory GEORGES

Pleine d’entrain et de détermination, Julie assimile rapidement l’a b c du football, le règlement, l’engagement, le placement, le jeu d’équipe. Après un court laps de temps, malgré son apparence frêle,  elle se déplace sur le terrain comme un poisson dans l’eau et déjà, attire les regards des parents et supporters, à la grande satisfaction du délégué Jean-Louis Magoche.

Préminimes 1989-1990 

  1. Sébastien FONTAINE
  2. Emmanuel GRANDJEAN
  3. Romuald POISSEROUX
  4. Aymeric BERGER
  5. Grégory GEORGES
  6. Julie DUFAUX
  7. Jonathan SANGLIER
  8. Ludovic VAN MUYLDER
  9. Cédric DUQUET
  10. ..?..SPOURQUET
  11. Raphaël SERON
  12. Clément VANDEVORST

La photo ci-dessus est prise au terrain des Marlaires, on aperçoit sur la droite la buvette de fortune.
Les adultes de gauche à droite : Florent MASSINON, président, Georges DUQUET, facteur à Floreffe, échevin des sports, Michel POISSEROUX, père de ROMUALD et délégué de l’équipe, Jean-Luc BERGER, père d’Aymeric, délégué de l’équipe, Daniel MARCHAL, sponsor maillots, boulangerie rue Auguste Renard, anciennement Emile QUINART, Léon DEMANET, secrétaire du club, Alain GEORGES, entraineur.

Remerciements à Julie DUFAUX, Jimmy LORENT et les délégués de l’équipe.

Julie me signale que ses parents n’étaient pas spécialement ‘’foot’’. Néanmoins, sa maman l’a supportée au départ et par la suite, lors des matchs plus importants.
Dans cette catégorie, les équipes sont mixtes, mais dans le cours de leur dixième année,  les filles doivent accéder à la catégorie cadette et  intégrer une équipe essentiellement féminine.
Julie rejoint alors le club de Namêche où elle entame  le championnat 1990-1991. A l’aube de la saison 1992, le club change de nom pour devenir “La Mosane”. Notre Floreffoise foule dès lors le terrain de “Bellevue” à Dinant durant  la saison 1992-1993. Sur la photo (la troisième au-dessus à droite), figure Valérie de la famille Falque, propriétaire de la solderie  Faco qui sponsorisait l’équipe. Quant aux déplacements, ce sont les parents de Francine,  domiciliés à Jemeppe, qui les assumaient.

 Cadettes 1992-1993 

  1. Monsieur Chardon, entraîneur
  2. Julie DUFAUX
  3. Graziella EVRARD
  4. Valérie FALQUE
  5. ?, délégué
  6. Floriane DENIS
  7. Francine ?.., fille du délégué
  8. ..?..
  9. Laurence CHARDON
  10. ..?..

Remerciements à Julie DUFAUX pour la photo et les noms

L’Union Namur – qui souhaite intégrer une équipe féminine – accueille “La Mosane” pour la saison 1994-1995.  Au début, en septembre, Julie, trop jeune, ne peut participer au championnat de l’équipe première en division II nationale, mais simplement aux matchs amicaux et de coupe, en attendant ses quinze ans accomplis. ‘’C’est ainsi que j’ai joué mon premier match de Coupe de Belgique à Zulte en 1994, et quelques années plus tard, c’est sur ce même terrain que j’ai disputé la dernière rencontre de ma carrière en 2004.’’
Avec La Mosane, le championnat  se déroule sur les terrains B  au plateau d’Hastedon (Saint-Servais) ou Mascaux (Jambes).

Voici ci-dessous des comptes rendus de matchs prestés durant la saison 1995-1996 par Julie avec La Mosane’.

En 1996-1997, lors de sa dernière saison à La Mosane, le Standard de Liège pensionnaire de division I nationale, invite notre Floreffoise et sa coéquipière Sylvianne Mignolet, à participer à des tests en vue d’un éventuel transfert. Par l’intermédiaire de la joueuse entraineuse de l’équipe féminine, Faraguzzi, le club lui propose d’intégrer le noyau de l’équipe première. Toujours étudiante, pour éviter les trajets en semaine, Julie souhaite s’inscrire dans un internat de la région liégeoise – ce que refusent ses parents.
De toute manière, la mentalité générale au Standard ne l’y attire vraiment pas.
Elle me précise : ‘’Je n’apprécie guère être soumise à trop de pression. Il me semble que certaines filles, pour s’imposer et “décrocher” leur sélection, auraient tendance à jouer brutalement lors des entraînements pour éliminer les concurrentes potentielles. Sylvianne Mignolet par contre a intégré l’équipe première et fait carrière pendant plusieurs années.
De Namur, je suis alors transférée à Braine-le-Comte en IIème nationale pour la saison 1997-1998. L’équipe  termine en tête et rejoint donc la première division nationale.  Mais suite à des résultats insuffisants,  elle réintègre la division II  au terme de la saison 1999-2000. J’apprécie beaucoup la bonne entente et le caractère familial qui règnent au sein du groupe.’’  

 Division II nationale 1997-1998

  1. Coach
  2. Sabine ROBERT
  3. Micheline .. ? ..
  4. Céline QUEVY
  5. Vanessa VANDAMME
  6. Sabrina HOTTART
  7. Julie DUFAUX
  8. Bettina SIMONSEN, de nationalité danoise.
  9. Linda GALLANT, de nationalité canadienne.
  10. .. ? ..
  11. Rita .. ? ..
  12. Linda .. ? ..
  13. Ramona RAILEANU, de nationalité roumaine.
  14. .. ? ..
  15. Maria SALAMONE
  16. Valérie BERTIN, de nationalité française.
  17. Sylvie POT

Remerciements adressés à Julie DUFAUX pour la photo et les noms.

Lors de sa première saison à Braine, Julie est convoquée pour une éventuelle sélection nationale. Ci-dessous, deux des convocations reçues pour une séance d’entrainement au stade Roi Baudouin dans le cadre de sélections pour intégrer l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans. Le document est signé Ariel Jacobs qui fut entraineur-adjoint du sporting d’Anderlecht et manager de plusieurs clubs de première nationale belge et étrangère (Valenciennes et Copenhague). Au printemps 1998, tous les joueurs et joueuses sélectionnés ou présélectionnés sont conviés à un examen ophtalmologique. En septembre, celles et ceux qui devaient porter des lentilles sont invités à une séance d’adaptation de celles-ci. Julie me signale qu’elle n’était pas dans le cas et que, de toutes façons, elle n’a pas été reprise dans cette équipe.

Durant l’été 2000, Julie – la virevoltante –  migre à Basècles,  en IIème nationale et rejoint Fatima Fourir avec ses copines Bettina Simonsen et Ramona Raileanu.

Elles y jouent pendant deux saisons (2000-2001 et 2001-2002) et ensemble, rejoignent le club de Zulte pour le championnat de division II 2002-2003.

‘’A l’époque, je réside à Bruxelles pour le boulot  et comme mon domicile  se trouve à l’entrée de l’autoroute E40, il m’est relativement aisé de rejoindre Zulte en voiture. Par semaine, je dois parcourir trois fois 140 kms  pour assister aux entrainements et matchs. Je constate un changement de mentalité par rapport à la Wallonie. Le climat est plus strict, on ne s’embrasse pas , on se serre la main pour se saluer, on doit respecter les horaires. Si je manquais un entrainement, je n’avais pas la certitude de jouer le week-end vu le noyau étoffé de l’équipe. Mais cette discipline ne me dérangeait pas, bien au contraire. La rigueur  imposée a porté ses fruits car dans la foulée, nous avons accédé cette même saison à la division I nationale.

Voici la traduction de l’article présenté ci-contre: L’équipe de deuxième division a bien terminé la mission contre Borgloon et reste donc le leader incontesté du classement. Jusqu’à présent, Zultse n’a perdu aucun point dans son propre stade dans cette compétition. Raison de plus pour proclamer que l’on est à juste titre le leader. Les jaunes-verts ont joué sans Darline Vandendorpe et Sofie De Puydt, toutes deux blessées. En conséquence, Bettina Simonsen, la libéro habituelle, a été reléguée à la position d’attaquante.

L’équipe locale s’est distinguée dans les dix premières minutes avec de bons échanges de balles, mais ensuite le jeu s’est calmé. Les visiteurs ont réveillé Zultse avec une frappe sur la barre transversale. Dans la phase suivante, Bettina Simonsen était sur ses gardes pour ouvrir le score pour Zultse. Bettina Simonsen a ensuite fourni l’assist qui a permis à Julie Dufaux de doubler la mise. Une équipe visiteuse immature n’a ensuite pas été en mesure de capitaliser lors de  trois occasions dignes d’un but, offertes trop facilement par la défense locale. Ensuite, Julie Dufaux et Jaimie De Roose ont creusé l’écart. Cette nette victoire était une bonne répétition en prévision du déplacement au Cercle de Bruges, une équipe qui a remporté cinq victoires sur six contre Zultse la saison dernière et qui se trouve désormais dans le bas du classement.

Voici la traduction de l’article présenté ci-dessus : La dixième saison en deuxième nationale sera la dernière du Zultse VV. Avec la nette victoire contre Haacht, les jaunes-verts ont ouvert les portes de la première division. Un moment unique en 32 ans de football féminin à Zulte. Si le déplacement chez la lanterne rouge Beloeil samedi – Fatima Fourir, Bettina Simoens, Ramona Raileanu et Julie DUFAUX affrontent leur ancienne équipe – rapporte trois points, le Zultse VV sera promu champion et accèdera à la plus haute série du football féminin.

Zultse VV a toujours connu une baisse de régime ces dernières saisons. Il n’était pas possible de concourir pour conquérir le titre  avant la fin du concours. Cette saison, l’entraîneur Jean-Pierre Boudringhien a su réduire au minimum le traditionnel plongeon. La promotion en Nationale I était l’objectif du Zultse VV dans cette compétition. Geert De Poorter, qui a succédé à son père Jozef en termes de performances sportives, a pu compléter le noyau existant la saison dernière avec quelques jeunes talents pour l’équipe première. Apparemment, c’était la bonne recette.

Zuultse VV a déjà réalisé son premier transfert de haut niveau. Thea de Blaeij, 19 ans, arrive d’Oostkapelle aux Pays-Bas, une équipe qui est passée de la Première League à la Première Division à la fin de la saison dernière. Elle vit à Hoek, mais commencera à étudier la physiothérapie à Gand l’année prochaine. De Blaeij est un attaquant régulièrement appelé par l’équipe nationale néerlandaise. Cette saison, elle aurait dû faire partie de l’équipe nationale des Pays-Bas. Son club étant relégué, elle n’est plus appelée.

“Avec beaucoup de satisfaction, j’ai donc presté au plus haut niveau sur  les terrains de clubs renommés dans ce championnat féminin.  Nous étions bien intégrées et, comme wallonnes, nous voulions aussi donner le meilleur de nous-mêmes.’’

Et pendant cette carrière à quelle place as-tu joué?

‘’Tout au long de ma carrière, je suis restée principalement sur la droite, à l’arrière mais aussi dans le milieu du jeu. Je préférais distribuer plutôt que jouer en pointe car je rencontrais des joueuses plus athlétiques et il m’était difficile de m’imposer physiquement. Mais comme j’étais explosive, j’étais plus efficace en surgissant de l’arrière, ce qui m’a permis d’inscrire de nombreux buts ou  d’offrir la passe décisive (l’assist) à mes partenaires.   A Zulte Waregem, lors de ma dernière saison 2003-2004, vu mon expérience et ma mobilité, j’ai terminé au libéro… genre libéro de poche.    Vu les contraintes au niveau de mon  travail  comme comptable, les horaires, les longs déplacements, j’ai décidé de mettre un terme à mes prestations footballistiques. J’aimais jouer, sans pour cela être branchée outre mesure sur le football professionnel (masculin).  C’est à peine si je regarde un match à la TV.

Sans y être vraiment prédisposée, c’est un peu par hasard que j’ai joué au foot.  Mais je n’ai jamais vraiment rêvé de gravir les échelons. J’ai surtout joué par pur plaisir, car si les hommes étaient rémunérés, à notre niveau, nous recevions nos frais de déplacements et quasiment rien d’autre … parfois cent francs au point, deux cents francs par match gagné.

Partout où je suis passée,  j’ai beaucoup apprécié la convivialité qui régnait dans  les groupes, autant des joueuses que des personnes qui nous entouraient.

Tellement de moments partagés et de souvenirs durant toutes ces années, qu’il me serait impossible de tout énumérer. Je me suis créé des liens dans chaque club. Les tournois sur plusieurs jours , en Belgique ou à l’étranger, étaient des moments particulièrement propices pour engranger des souvenirs. Parmi ceux-ci, le premier stage de foot en Autriche  avec la RUS Floreffe. Nous étions au total, toutes nationalités confondues, quatre filles et septante-six garçons.

Je garde encore des contacts avec bon nombre d’anciennes collègues telles Bettina Simonsen, Fatima Fourir,  Ramona Raileanu, Sabrina Hottart, Sophie Laporta, Isabelle Michaux et tant d’autres. Elles ont toutes arrêté le foot et se sont consacrées au travail et à la famille. Bettina et Fatima étaient beaucoup plus âgées que moi. Grâce aux réseaux sociaux, j’ai des nouvelles d’anciennes coéquipières/amies.

J’ai encore revu récemment Fatima qui réside dans la région de Tournai. C’est toujours comme si nous nous étions vues la veille! Nous avons tissé un lien fraternel très fort durant ces années et traversé tellement de choses : joies, peurs et adversité”.

Après ta période footballistique, as-tu continué à entretenir ta condition physique ?

“Après ma ‘’retraite’’,  j’ai fréquenté  la piscine et joué au badminton près de chez moi à Tervuren. Comme cela me plaisait, j’ ai choisi de manier la raquette pendant  deux ans. J’avais moins de technique mais le physique compensait  avantageusement. Ce qui m’a permis de progresser assez rapidement dans le classement. J’ai arrêté suite à ma première grossesse, j’allais à cette époque atteindre la catégorie A.

 J’ ai continué à faire du sport quotidiennement, sans obligation horaire. A ce jour,  je m’adonne principalement au vélo et au  jogging matinal en forêt.

Je n’ai aucun regret d’avoir arrêté le football.                                                         

Ces années m’ont appris à me connaître en partie, à découvrir les joies de la fraternité et de la collectivité. Étant fille unique, je recherchais le contact et de plus, j’ avais de l’énergie à revendre.

En conclusion, rien n’est à jeter, tout est expérience”.

Je remercie Julie Dufaux pour le prêt des documents et la confiance qu’elle m’a témoignée pour la rédaction de cet article.

Michel Barbier et l’équipe de Bibliotheca Floreffia.

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