Floreffe – L’abbaye de Floreffe en gravures et dessins
A notre connaissance, il s’agit de la plus ancienne gravure représentant l’abbaye de Floreffe. « Le songe de l’écrivain » – dessin à la plume – Chronique rimée de Floreffe. Ce document est plus une évocation de Floreffe et de ses édifices qu’une description fidèle des lieux. A l’avant-plan, l’écrivain se repose en longue tunique, coiffé du chaperon, poulaines aux pieds et escarcelle pendant à la ceinture.
(Manuscrit 18064-69, f° 384, KBR, Bruxelles).
Au centre de la toile, l’abbaye de Floreffe. Sur la gauche, la vigne; sur la droite, le moulin-brasserie et les bâtiments de la basse-cour ou cense du bas, dite de la Ville. A l’avant-plan, l’étang du Préat, divisé en deux par une petite digue, avec dans la partie droite, le colombier.
Adrien de Montigny peint un christ en croix avec la Vierge et Saint-Jean sur fond bleu. Aujourd‘hui encore, subsiste une trace de ce calvaire disparu. En effet, sur le contrefort voisin de la Porte Blanche, on peut lire le quatrain ci-dessous ainsi que la devise de l’abbé Roberti (Labore et Patientia) et la date 1620 :
VOUS QUI PAR ICI PASSE
CO(N)TEMPLE MA PASSION
ET QUAN(T) SERE TREPASSE
I AURAY DE VOUS CO(M)PASSION
Cette vue est un peu fantaisiste mais a le mérite de montrer l’abbatiale, en haut, l’infirmerie à droite, la ferme et le moulin-brasserie en bas. A l’avant-plan, les bâtiments de la porte blanche.
A droite, dominant la rue de Floreffe, la bibliothèque et les infirmeries qui seront remplacées au 18ème siècle (en saillie au milieu de la façade, le chevet de la chapelle).
(Gravure sur bois publiée dans J-B Gramaye « Anticuitates comitatus Namurcensis », Louvain, 1608 (p28), Bruxelles, KBR).
Sur les quatre vues précédentes, remarquez les deux entrées successives pour accéder aux bâtiments conventuels.
Une première porte se situe à l’endroit de l’actuel portail d’entrée, que l’on appelle la Porte Blanche. Cette porte a remplacé l’ancienne porterie avec une grande porte cochère pour le passage des chariots et une pour les piétons. Elle donne accès à la première enceinte qui englobait la ferme, la brasserie et le moulin, c’est-à-dire la basse-cour.
Une deuxième porte donnait accès à l’espace propre aux religieux ainsi qu’à la cour verte ou cour d’honneur. Au-delà de cette porte, on débouchait dans une première cour de forme triangulaire, encore marquée de nos jours. Les bâtiments qui délimitaient cet espace ont disparu mais on peut les situer à partir de l’escalier de pierre, à droite dans la montée. (En descendant cet escalier, une porte et une fenêtre condamnée témoigne de ces constructions disparues).
L’église abbatiale, qui se trouve à droite sur la gravure, se reconnait bien. Elle est telle que l’a transformée l’abbé Dupaix. En effet, la tour de 1563 est construite, on peut voir la flèche d’origine avec ses quatre clochetons d’angle et le chœur à cinq pans, un peu plus avancé.
1660-L’abbaye et ses jardins, gravure anonyme, huile sur toile, conservée au Séminaire.
L’abbaye est également vue depuis l’angle sud-est. La peinture montre le chœur prolongé avec les chapelles latérales (1632-1648) ainsi que la façade primitive de l’église tournée vers l’ouest.
Il est à noter que presque tous les bâtiments ont été remplacés au 18ème siècle. Demeurent inchangées à ce jour : l’église abbatiale (sauf la flèche), la galerie toscane et sa tourelle, la façade du fond de la cour des Sœurs, le moulin, le landoir (avec le porche de 1649) et les tourelles des terrasses.
La gravure est réalisée depuis la colline en face de l’abbaye et donne donc une vue des jardins et des bâtiments, côté est.
L’abbaye est bien visible au centre de la gravure avec la majestueuse bibliothèque.
En bas à gauche, l’étang du Préat : vivier et colombier. A droite de l’abbaye et en contrebas, l’église paroissiale. A l’avant-plan, le Wéry (appelé anciennement le Ry de Thonion), avec la flèche pointant vers la droite, pour indiquer le sens du courant.
Derrière le grand verger, les bâtiments de la ferme (le porche d’entrée porte la date de 1649) bordent le chemin qui conduit au village. A gauche du premier portail, remarquons la vigne (emplacement occupé depuis 1964 par le bâtiment Bastin).
Enfin, dans le coin supérieur gauche, la ferme de Robersart qui surplombe un des vergers et la vigne.
Au-dessus de la gravure, la devise et les armes de l’abbé Louis Van Werdt (1719-1734), Unione et Corcordia.
(Extrait de « Sacri et canonici Ordinis Praemonstratensis annales » (tome 1, Nancy, 1734)).
Pour la première fois, un artiste s’intéresse au côté nord de l’abbaye. Remarquons la longue nef et le chœur de l’église abbatiale prolongé par l’église paroissiale. Dans la vallée, au confluent du Wéry et de la Sambre, quelques barques attestent d’un passage à gué. Un escalier tortueux qui existe toujours donne accès au cimetière et à l’église. Dans le fond, sur l’autre versant de la colline, la chapelle Saint-Roch.
(Gravure sur cuivre publiée dans Saumery, Les délices du Pays de Liège, Liège, 1740, t. II, p.309).
Van Liender représente l’abbaye de Floreffe au XVIIIème siècle. Remarquez la longueur du mur qui mène à la ferme de Robersart. L’artiste nous fait découvrir la façade sud. Au centre du dessin, l’important porche d’entrée, aux fenêtres cintrées, n’existe plus. Le texte ci-dessous, de l’abbé Jean Lombet, est tiré du numéro 23 des Glanes et décrit magnifiquement bien cette gravure.
(La Belgique illustrée, Bruxelles, 1882, t.II, p.170).
(Coll. Fondation SAN).
Lavis à la sépia et à l’encre de chine. Planche numéro 74 de l’album numéro 2 des dessins originaux du général hollandais Howen (1774-1848). (Collection SAN).
Lithographie, extraite de De Cloet, Voyage pittoresque dans le royaume des Pays-Bas (KBR, Cabinet des estampes, t. II, S. III 21023).
(Coll. Fondation SAN).
(Coll. musée de Mariemont).
(Lithographie. KBR, cabinet des estampes, BV 22990).
(Lithographie éditée par Dagobert, Bruxelles et publiée dans A. Wasse, La province de Namur pittoresque, Bruxelles, s.d., t.II.).
(La Belgique illustrée, Bruxelles, non daté (1900), t.II, p179).
En complément de ces dessins, gravures et photos de l’abbaye de Floreffe, Bibliotheca Floreffia vous propose également deux gouaches extraites des Albums De Croÿ de 1608. La première représente le village de Floriffoux tandis que la seconde nous montre les villages de Franière (à gauche) et de Soye (à droite).
- L’Abbé Joseph Barbier et l’Abbé Victor Barbier, Histoire de l’Abbaye de Floreffe de l´ordre de Prémontré, imprimerie de Ad. Wesmael-Charlier, Libraire, Namur, 51, rue de Fer, 1880, 519 p.
- Le Chanoine V. Barbier, Histoire de l´Abbaye de Floreffe de l´ordre de Prémontré, seconde édition revue et considérablement augmentée, deux tomes, imprimerie Douxfils.- V.Delvaux, successeur, Namur, 25, rue de la Croix, 1892, 548 p. et 383 p. (exemplaire ayant appartenu à M.l´abbé Léon Motus).
- Floreffe/ 850 ans d’histoire, Vie et destin d’une abbaye de prémontrés, Catalogue de l’exposition de 1973 organisée avec la collaboration du Ministère de la Culture française qui a édité ce catalogue, achevé d’imprimer le 15 juin 1973 sur les presses de l’imprimerie Soledi à Liège, 230p.
- Albums de Croÿ, XIV, Comté de Namur I, sous la dir. de Jean-Marie Duvosquel, édit. du Crédit communal de Belgique, Bruxelles, 1986, 191 p.
- Albums de Croÿ, XXIV, Fleuves et rivières I, sous la dir. de Jean-Marie Duvosquel, édit. du Crédit communal de Belgique, Bruxelles, 1988, 335 p.
- Jean-François Pacco, directeur de publication, Floreffe, Neuf siècles d’histoire, Les éditions namuroises, 159, rue de l’école, Namur, Ouvrage publié à l’initiative de l’Asbl Floreffe, Histoire, Culture et Tourisme, 2021, 368 p.
- Chanoine Toussaint et Abbé Motus, L’Abbaye de Floreffe de l’Ordre de Prémontré, Histoire et description, 4e édition ornée de plusieurs vues de l’abbaye, par l’abbé Motus, Imprimerie Douxfils.- V.Delvaux, successeur, Namur, rue de la Croix, 23-25, 1901, 121 p. (Exemplaire ayant appartenu à M.l’abbé Albert Ledoux, Professeur au Séminaire et ancien curé de Soye).
- Chanoine Toussaint, l’Abbaye de Floreffe de l’ordre des Prémontrés, 1121-1819, histoire et description , réimpression de la 3e édition (1879) mise à jour, Imprimerie J.Evrard-Thiry, Franière, 1934, 144p.
Toutes ces références bibliographiques sont disponibles au sein de la bibliothèque de Bibliotheca Floreffia et peuvent être consultées sur rendez-vous. https://www.bibliotheca-floreffia.be/sources/
Hervé Legros, pour Bibliotheca Floreffia, décembre 2023
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