Franière – Eglise – Restauration d’une peinture
Le centre culturel de Franière a abrité une antenne locale de l’Ordre Equestre du Saint Sauveur du Mont-Réal, dont le représentant était monsieur André LESSIRE.
L’Ordre équestre du Saint-Sauveur de Mont-Réal est un ordre militaire créé par Alphonse 1er d’Aragon, entre 1118 et 1128 (selon les sources), dans le double cadre de la Reconquista et des croisades. Cet ordre militaire tire son nom de la ville où il fut installé à sa création, Monreal del Campo (Espagne).
L’Ordre, entre autres, s’intéressait aux fortifications et aux places fortes, par exemple celle de Namur.
Lorsque la charpente de l’église de Franière s’est effondrée, l’autel fut endommagé. Lors des travaux de restauration de l’autel, un panneau en bois aux trois quarts peint avec un visage de Prémontré fut mis au jour. Grâce aux armoiries présentes, le personnage put être identifié comme étant l’abbé de Floreffe Guillaume DUPAIX, dont l’abbatiat s’étendit de 1552 à 1578. Ce panneau étant très endommagé, l’Ordre décida de ‘sponsoriser’ sa restauration. La photo ci-dessous à gauche fut prise en 1981 lors de sa remise à l’abbé Gérimont, curé de Franière. La photo de droite présente le panneau de bois dans son état actuel, dorénavant conservé au presbytère de Franière.
Des informations complémentaires sur l’ordre sont disponibles ici : http://ossm.fr/histoire/
1.?
2. Jean VAN DEN BOSCH (Namur)
3. Monsieur l’abbé GERIMONT
4. José ? (Belgrade)
5. ?
6. André LESSIRE
7. ?
8. Yves DESSART (Grez-Doiceau)
Photo prise au premier étage du centre culturel de Franière. A l’arrière-plan, à gauche, le blason de l’Ordre, représentant une croix pattée de gueules, liserée d’or, portant en médaillon le « M » de Mont-Réal. Une réplique en émail de ce blason se trouvait à l’entrée du centre culturel.
Cette photo prise par monsieur J-F PACCO a été transmise à Bibliotheca Floreffia par madame Rita VERSTRAETE. Le tableau est exposé au TreM.a – Musée des Arts anciens du Namurois dans le cadre de l’exposition “Grandeur et déchéance. L’héritage patrimonial de l’abbaye de Floreffe” qui se tient du 22/10/2021 au 23/01/2022. En effet, à l’occasion du 900e anniversaire de la fondation de l’abbaye de Floreffe, le TreM.a – Musée des Arts anciens du Namurois accueille une exposition sur son héritage patrimonial à travers les siècles.
Bibliotheca Floreffia remercie monsieur André LESSIRE et madame Rita VERSTRAETE pour leur aide précieuse.
Pour en savoir un peu plus sur l’abbé Guillaume DUPAIX.
Guillaume I Dupaix (ou Doupaix), 41e abbé (1552-1578), «la Gloire de Floreffe».
Guillaume Dupaix est né à Gembloux en 1523.
De bonne heure, il avait annoncé des talents distingués. Après de brillantes études à l’université de Louvain, il reçut le grade de docteur et se livra à l’instruction de la jeunesse. Le désir de se consacrer à Dieu le conduit à Floreffe où il entra le 19 mars 1547, à l’âge de 24 ans.
L’abbé Le Doyen (1548-1552), connaissant son mérite, se hâta de lui confier l’enseignement des novices et de le nommer lecteur en théologie.
Ses qualités éminentes l’élevèrent si fort au-dessus de ses confrères, qu’il devint bientôt l’objet d’une vénération à laquelle son jeune âge ne semblait pas lui donner droit. Esprit vif et pénétrant, il s’était joué des difficultés de la science ; il excellait surtout dans les belles-lettres.
Il fut en un mot, la gloire de Floreffe, ou pour parler comme un contemporain qui l’a célébré :
« Jamais Floreffe n’a produit une fleur semblable à lui, Et n’a pas eu, n’a pas, n’aura de pareille.»
Son courage, souvent mis à l’épreuve pendant sa longue administration (27 ans), ne se démentit jamais. On pense ici aux ravages occasionnés par les armées françaises sous Henri II (1552-1553) dans les propriétés de l’abbaye (notamment des fermes incendiées par les troupes) ainsi qu’aux troubles sanglants dus aux calvinistes qui l’obligèrent à se retirer à Liège avec sa communauté (1578).
C’est d’ailleurs là qu’il décédera de la dysenterie le 7 novembre 1578.
Il convient de rappeler que le chapitre général de l’Ordre des Prémontrés de 1560 nomma Guillaume Dupaix vicaire et visiteur général de la circarie de Floreffe.
Celui de 1561 le délégua pour la visite des circaries de Floreffe, de Brabant et de Flandres. En 1562, il présida le chapitre général de l’Ordre.
C’est lui aussi qui érigea en 1561, dans l’église paroissiale de Floreffe, la confrérie du Saint-Sacrement qu’il présida et qui fut approuvée pour toute l’église, par le pape Paul III. Il faut noter également que c’est sous son abbatiat, en date du 12 mai 1559, que le pape Paul IV créa l’évêché de Namur.
L’abbé Dupaix présida le chapitre national réuni à l’invitation de Philippe II à l’abbaye de Parc (Leuven/ Héverlée) du 15 au 18 février 1572 et à partir du 23 juin 1573, l’abbé de Floreffe sera nommé vicaire général du général de l’Ordre dans les Pays-Bas.
Ces lourdes responsabilités ne l’empêchèrent pas de s’investir dans la restauration matérielle du quartier abbatial, du dortoir, de l’infirmerie, des cloîtres. Il fit aussi remplacer la voûte en bardeaux de l’église par une en briques. On lui doit enfin la construction d’une tour avec horloge et carillon qui a fait l’objet d’une restauration récente (à l’exception malheureuse du carillon qui n’y a pas retrouvé sa place).
En un mot, le vieux Floreffe fut complètement transformé et ce, par un prélat d’exception qui nous a aussi laissé des poésies sacrées (1) imprimées à Liège en 1577. Et ses très hautes responsabilités ne lui étaient pas montées à la tête, lui qui avait repris pour devise «In pace, humilitas».
(Informations tirées de l’édition de l’Histoire de l’abbaye de Floreffe de l’Ordre de Prémontré par les abbés Joseph et Victor Barbier, impr. Wesmael-Charlier, 1880, p.268 à 288).
(1) Photo Jean-François PACCO, Floreffe, Neuf siècles d’histoire, les éditions namuroises asbl, 2021.
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