Floreffe – l’exode de la famille BAJART

Dès l’invasion allemande du 10 mai 1940, les Bajart comme beaucoup de Floreffois et notamment Louis Chaussée de la ferme de Robersart, partiront en exode.
Les trois frères et leurs épouses, Fernand, Albert et Juliette, Georges et Aimée ainsi que leur fille Paulette, et Déliska la maman, décident de partir ensemble. Mais le voisinage, ayant appris qu’ils souhaitaient quitter Floreffe en camion, leur demanda de les prendre avec eux. Finalement, ils seront 22 à prendre la route, répartis entre le camion Ford et une ou deux voitures. Georges avait placé les bancs en bois dans la caisse arrière comme il faisait pour transporter l’équipe de football… Albert avait fait de grosses réserves d’essence et les femmes avaient préparé nourriture, vêtement et le nécessaire pour tenir sur la route. Ils ont roulé plusieurs jours et finalement s’arrêtent pour une raison inconnue dans le petit village de Saint-Martinien. Ce village est situé près de Montluçon, non loin de Vichy. Quand l’équipée eut passé la frontière belgo-française de plus de 25 kms et que Déliska vit qu’elle était en France, elle demanda à Georges s’ils filaient sur Lourdes…
Tous furent hébergés par les habitants. Les enfants, dont Paulette, ont été au moins un mois et demi à l’école du village. L’intérieur des maisons était toujours en terre battue et il ne fallait surtout pas jeter de l’eau au sol… Les hommes ont de suite demandé à aider les fermiers du coin, la fenaison commençait et ensuite, vinrent les premières moissons. Albert avait repéré très vite les cafés et au comptoir, il fit la connaissance d’un fermier. Après quelques verres, il promit de venir les aider le lendemain avec quelques autres du voyage. Chose promise, chose faite… À plusieurs sur le chariot tiré par les chevaux, bien décidés à faire les foins, ils s’en allaient vers les champs. Mais sur la route, il y avait un café… le fermier français s’arrête net, les Belges l’accompagnent pour prendre vite un verre. Un, puis deux, puis trois. À un moment, le Français sort, regarde le ciel et rentre. S’adressant à l’assemblée, il leur dit : trop tard, il va pleuvoir. Ils ont tous continué à boire des coups et c’était Albert qui mettait l’ambiance.

A Saint-Martinien.
Un homme de Floreffe (Marchal) est décédé dans ce village. Paulette rencontra à la petite école une fille qui avait le même problème aux doigts qu’elle. En 1976, lors d’un voyage de Jean Chaussée, Paulette Bajart, Marie Chaussée et la cousine de Gozée Françoise Chaussée, ils se sont arrêtés au village. Paulette reconnut immédiatement son amie à la vue de ses mains. Elle retrouva sa maîtresse d’école et visita la tombe du Floreffois inhumé là en 1940.

Le retour en Belgique.
Saint Martinien étant situé en zone libre et à quelques kilomètres seulement de la frontière établie par le gouvernement Pétain de Vichy et les Allemands, il fut très difficile de la franchir. De nombreux documents étaient nécessaires pour l’occupant.
Finalement début juillet, ils rentrèrent sans encombre à Floreffe et les Bajart reprirent les activités sous occupation allemande cette fois-ci. Deux décès allaient endeuiller la famille, d’abord la maman Déliska le 17 août 1942 et celui de Fernand Bajart le 3 juin 1943. Le 3 septembre 1944, la 3rd Armored Divison traversait le Préat en direction de Namur. Voilà Floreffe libéré.

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