Soye – monographie par Henri BURTON

Désireux de consacrer un article à Mme Nelly Burton-Dinant, ancienne institutrice communale et chef d’école de Soye, nous avons sollicité sa fille, Mme Arlette Dinant, qui, très aimablement, nous a prêté des albums photos et de nombreux documents de famille. Parmi ceux-ci se trouvent deux grands cahiers à dessin (36 cm x 27 cm), lignés, qui ont été remplis par son grand-père maternel, M. Henri Burton. Ce dernier était né à Soye en 1898 où il est décédé en 1960. Sa maison familiale se situait au bas de la rue de la Pompe, n° 7; il déménagera plus tard pour la rue de Spy, n°21, ayant acquis l’habitation de l’ancien secrétaire communal, M.Auguste Thirifays (1895-1936).

Grâce à M.Claude Lessire, fils aîné de M.Louis Lessire, l’auteur d’une «Histoire de Soye” publiée en 1969, nous savons que ce dernier avait eu des contacts suivis avec Henri Burton. Ces deux grands passionnés de leur beau et vieux village de Soye n’auront sûrement pas manqué de sujets de conversation … Pour en revenir aux deux cahiers de grand format, nous les avons obtenus dans leur état original, càd recouverts d’un papier bleu comme en utilisaient les écoliers lors de la rentrée scolaire pour protéger leurs manuels. C’est en enlevant avec précaution la couverture du premier cahier que nous avons découvert le logo et le nom de la firme Artis bien connue pour ses points et ses albums, mais aussi une feuille de format A4, dactylographiée recto/verso, intitulée «Extrait de Dictionnaire historique et géographique des communes belges, par E.De Seyn.» «Soye».

Le premier de ces cahiers porte le titre «Historique – Soye – 1ère Partie» et contient huit feuilles manuscrites reliées, les sept premières à l’encre noire et la huitième, au crayon. Il est complété de six feuilles attachées comportant des photos de la fête du centenaire de la Belgique de 1930 et de la libération de 1944, de deux feuilles sans titre, manuscrites au crayon et de deux feuilles volantes :

  1. «Franière – 1949 – Le doyen d’âge.» (en l’occurrence, M.le chanoine Henry Lemaire, ancien curé de Soye de 1908 à 1942; il décéda chez une petite-nièce à Franière, à l’âge de 96 ans) ;
  2. un plan dessiné à la main et de différentes couleurs du village de Soye mentionnant «Soye – 1952 – Reproduction – BURTON HENRI » avec une légende explicative du dessin.

Le second cahier, sobrement intitulé «Soye – 2ème partie» contient quinze pages manuscrites, à l’encre noire et agrémentées de nombreuses photos noir et blanc. Ce sont ces documents que nous livrons aujourd’hui à votre curiosité.

Nous remercions vivement Mme Arlette Dinant pour la confiance qu’elle nous a témoignée ainsi que MM.Albert Gillain et Claude Lessire pour les renseignements précieux qu’ils nous ont fournis.​

André BODSON et l’équipe Bibliotheca floreffia. Août 2021.

 

Certains points de vue de notre commune offrent au touriste de découvrir les beautés des communes avoisinantes et des vues panoramiques pittoresques merveilleuses.A l’Est, Floriffoux dans la vallée avec son église de style Renaissance et son vieux chêne ébranlé. Au Sud-Ouest, dans un étroit ravin, l’ancienne abbaye aujourd’hui pensionnat de Malonne. Ce pensionnat confié à la Direction des Frères des Écoles chrétiennes qui en devinrent propriétaires en 1844 comprend trois sections distinctes : le pensionnat, qui prépare aux carrières les plus variées et aux écoles spéciales de l’Etat; l’école normale agréée, pour la formation d’instituteurs et une section spéciale, destinée à former des régents pour les écoles moyennes. Malonne dut sa célébrité à l’abbaye fondée au VIIe siècle par St Berthuin. Nous découvrons aussi Floreffe où nous apercevons l’église et les magnifiques bâtiments du séminaire de Floreffe, situé à mi-côte d’une colline plus haute que celles environnantes et hérissée çà et là de pointes de rochers qui tranchent par leur aridité sur la végétation vigoureuse qui les entoure de toutes parts. Au pied d’une des collines de Floreffe, se trouve une intéressantes grotte ornée de stalactites d’aspect varié. Voici plus loin l’abbaye de Floreffe du moyen-âge à nos jours. Au Sud, Franière où nous apercevons son église de style baroque et la succursale de la glacerie de St Gobain (France) que surplombent les Roches de St Pierre où par ces belles nuits d’été nous apercevons un calvaire illuminé. L’Ouest présente à nos yeux des sites toujours plus beaux et plus pittoresques. Rien de plus joli comme le bois de Soye et ses prés d’un vert tendre et velouté! Comme ses belles rangées d’arbres, dont le feuillage d’un vert plus sombre se détache si bien sur les bois qui s’élèvent en amphithéâtre sur les derniers plans des collines envahissantes (?). Au Nord, sur la hauteur, Spy, qui s’est bâti une belle église romane et où dans la charmante vallée de l’Orneau s’ouvre la grotte de Bec-aux-Roches, d’où l’on a retiré des ossements d’ours des cavernes, de mammouths et autres espèces éteintes, ainsi que des objets en silex et en phtanite dus à l’homme préhistorique, dénommé l’homme de Spy.

 

L’abbaye de Floreffe du moyen-âge à nos jours. Floreffe, au moyen-âge, fut à la fois une abbaye des Prémontrés et la résidence favorite des Comtes de Namur. Fortifié par Henri l’Aveugle, il fut assiégé en 1188 par Baudouin V, Comte du Hainaut, qui le ruina, et en 1231 par Ferrand du Portugal, Comte de Flandre, qui ne put le prendre que par la famine. L’antique abbaye, occupée aujourd’hui par un petit séminaire, élève ses superbes constructions au bord de la Sambre, à mi-côte de la colline de Robersart. Elle domine un fort beau paysage! Au Nord et au Levant, la vue s’étend au loin sur les coteaux boisés d’où émergent les pittoresques villages de Franière, Soye, Spy, Florif- foux, Temploux, etc. , puis vient se reposer agréablement sur les vertes prairies qui longent les méandres capricieux de la rivière. L’abbaye de Floreffe peut encore défier les siècles. Ses bâtiments, reconstruits en 1770, sont à peu près tels que les ont laissés les derniers religieux. Ils forment un ensemble imposant; certains aspects sont empreints d’une majestueuse grandeur : tel, par exemple, le quartier de la bibliothèque, vu du village de Floreffe qu’il surplombe. Telle encore la cour verte, avec les magnifiques façades de l’église et de l’ancien quartier des étrangers. L’église qui mesure plus de 90m de longueur, a été construite à la fin du XIIe siècle mais elle a subi au XVIIIe de regrettables transformations de style classique; néanmoins, c’est encore un bâtiment remarquable; elle possède notamment des stalles d’une valeur artistique rare. L’illustre abbaye fut fondée en 1121 par Saint Norbert lui-même, sur une concession du comte Godefroid. Le 25 janvier 1122, les premiers religieux s’y installèrent; et peu après on lui donna le nom de «Fleur de Marie». Un jour que le Saint Fondateur y célébrait les saints mystères, Dieu le favorisa d’une manière particulière. Au moment de la communion, il aperçut sur la patène une goutte de sang toute vermeille et entourée d’une clarté éblouissante. À une époque où les séminaires n’existaient pas, les fils de Saint Norbert, établis dans les campagnes se vouèrent spécialement à l’évangélisation des pauvres et des humbles, et leurs abbayes fournirent un grand nombre de pasteurs aux paroisses rurales, dont Soye en faisait partie. Sur la fin du XVIIIe siècle, Floreffe desservait encore plus de vingt paroisses. Aussi, après la tourmente révolutionnaire, les derniers religieux acceptèrent-ils avec joie la proposition de l’évêque de Namur, monseigneur Pisani, de transférer son petit séminaire dans leur local. Depuis son ouverture définitive en 1830, cet établissement n’a cessé de prospérer.

Le passage de la Sambre se fit toute la durée de la guerre et jusqu’en 1946 par barquettes pour les piétons, seulement ceux-ci devaient payer 1/2 franc par passage, ou un abonnement hebdomadaire de 5 frs. En 1946, les deux communes susdites se rattachèrent entre elles par une passerelle en bois pour piétons qui, pour permettre la construction du nouveau pont, avait dû être déplacée d’environ 25 mètres en aval. On conviendra que durant ces quinze années d’attente, la population de Soye a beaucoup souffert pécuniairement. Fallait-il encore que le 23 novembre 1954 une malencontreuse péniche vienne fracasser la pile centrale de cette passerelle provisoire qui a dû être démontée, obligeant les habitants de Soye à de longs et désagréables détours pour atteindre Franière ou les gares de Floreffe et Moustier . Enfin, le 20 janvier 1955, grâce au concours de l’armée, les candidats officiers de l’école du Génie de Jambes ont lancé un pont Bailey sur la Sambre reliant de nouveau par un passage pour piétons les communes de Soye et Franière. Enfin, le milieu de l’année 1955 nous relia définitivement par un nouveau pont en béton offrant passage à toute la circulation. Il a une longueur de 54 mètres, une largeur de voie de 6 m 30 pour 11 m de largeur totale. Le tablier est suspendu aux arcs par suspentes dont la hauteur est de 10 m 50. Ce pont est le premier ouvrage du genre établi en Belgique. L’adjudication de la reconstruction de ce pont avait eu lieu le 17 avril 1953, le montant de la soumission rectifiée et acceptée était de 6 319 491, 21 frs.
 

La date de commencement des travaux était prévue au 1er juillet 1953 avec un délai d’exécution de trois-cent vingt jours ouvrables.

Il convient de lire : – rue Jules Brosteaux pour J. Brostaux – Hordin pour Ordin – rue Émile Lorent pour Emile Laurent – rue Notre Dame des Affligés Notre-Dame des Afligés – rue du Vivier pour rue du Viviers – rue Saint Roch pour rue Saint Rock – rue du Fayt pour rue du Fays – ru ou ruisseau (ris est le terme wallon).

Par ailleurs certaines dénominations ont changé :

la rue aux Cailloux est devenue rue du Chêne à la Justice ; la rue Saint Pierre, rue Saint Amand ; la rue de l’Eglise, l’Allée Verte ; la nouvelle route, rue Nouvelle ; la route de Franière à Spy, rue de Spy.

Pour terminer : la ligne haute tension est aujourd’hui supprimée et la ligne de chemin de fer ne porte plus le nom de Paris-Cologne.

SOYE – 2ème partie

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