Sous l’occupation française – commentaires – Jean EVARISTE

La conscription

Dès 1798, le général Jourdan a élaboré une loi concernant le recrutement des militaires. Cette loi, votée à l’unanimité, est approuvée le 19 fructidor an VI (5.9.1798) et sa publication ordonnée par le Directoire le 21 fructidor an VI (7.9.1798). Le 1er jour complémentaire an VI (17.9.1798), des instructions administratives, destinées aux départements et aux municipalités, sont rédigées afin d’aider les instances concernées dans la mise en application de la loi du 19 fructidor an VI.
Cette conscription comprend tous les Français « depuis l’âge de 20 ans accomplis jusqu’à celui de 25 ans révolus ». La durée du service est de cinq ans en temps de paix mais illimitée en temps de guerre.

Sont exemptés les jeunes gens :
– Déjà en activité de service
– Mariés avant le 23 nivôse an VI (12.1.1798)
– Mariés à la même époque mais devenus veufs ou divorcés, pourvu qu’ils aient des enfants.
Il existe d’autres motifs d’exemption mais nous nous sommes limités ici aux trois principaux. Dans notre pays, ces lois, même si elles subissent quelques modifications au cours des années, resteront en vigueur, non seulement jusqu’à la fin de l’Empire mais seront de même appliquées en 1815 sous le régime hollandais pour se perpétuer pendant deux siècles sous le nom de milice. Les conscrits sont dans la majorité des cas incorporés dès l’âge de 19 ans.

Quelques sigles et abréviations utiles :

Art : artillerie – Ch.à ch. : chasseur à cheval – DB : demi brigade – Les DB devinrent régiments le 23.9.1803 – Bon : Bataillon – Bon ppal : bataillon principal – Cie : compagnie – Eon : escadron. Ch. et s. : cheveux et sourcils – dépt : département – H.M. : hôpital militaire.

Le n° départemental : tous les conscrits de la même classe sont numérotés par canton mais aussi par département. La liste des individus, toujours en vie, est établie par le maire au moyen des registres paroissiaux qui ont été confisqués par la mairie. En ce qui concerne nos régions, la liste est transmise au canton puis à Namur, chef-lieu de département, qui dresse la liste de tous les individus appartenant à la même classe en leur attribuant un numéro départemental. On peut ainsi sur une même année compter le nombre d’individus recensés par département et dont la liste servira pour le tirage au sort.

Le n° de tirage est celui que le conscrit potentiel va tirer dans une urne disposée au chef-lieu de canton. Les numéros les plus petits étant les premiers à marcher, les autres seront placés dans une réserve, appelée dépôt, qui servira pour combler les manques ou lors de levées exceptionnelles.

(+) : décédé au moment de la notation du conscrit sur le tableau de conscription.

(Note Bibliotheca Floreffia : inc. signifie incorporation et dép. doit se lire dépôt).

Extraits de :

Evariste Jean, Département de Sambre-et-Meuse, Militaires sous la République, le Consulat et l’Empire, Société d’archéologie et d’histoire du Florennois asbl, 2013, 208 pages.

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